• Parce qu'il le faut...

    Ce soir, je rentre tard du travail.
    Pas vraiment fatigué par le train-train mais plus par toutes ces têtes, tous ces regards qui me dévisagent.

    Veille de grève, l'atmosphère est pourtant comme les autres jours...
    Des visages, j'en vois par centaines chaque jour quand je prend le train.
    A chaque fois la même chose: dédain, mépris voire agressivité envers ma fonction de chef de bord dans l'entreprise nationale de transport ferroviaire qui m'emploie...

    Encore une fois, je me lasse mais je laisse ces sentiments couler le long de mon uniforme comme une pluie fine de Mars.
    L'autre a beau me roucouler des mots flatteurs pour esquiver le contrôle... Rien, je ne laisserai rien passer.
    Ma fonction m'y oblige. Pas humain direz-vous ? Parfois non.

    Pas assistante sociale non plus, ni punching-ball, ni bagagiste pour la bourgeoise en 1ère classe qui d'un claquement de doigts exige que l'on lui monte sa valise dans le train !

    Alors demain, jeudi 19 Mars, je serai "encore" en grève, je descendrai dans la rue pour manifester accompagné par mes collègues syndicalistes, irresponsables, terrroristes et preneurs d'otages (ces mots lourds de sens prononcés par un Président dédaigneux de notre travail, je les entend encore...).

    Encore une fois nous serons dans la rue, car face aux propos de Mme Parisot qui prétend que ce mouvement est indécent, démagogue et qu'il n'amène que désillusion aux Français, il n'y a que le nombre croissant de manifestants pacifistes et libres de leurs propos qui auront raison d'une politique capitaliste indécente et qui, je l'espère feront ouvrir les yeux aux autres... A ceux qui n'osent pas encore nous rejoindre. Il y a pourtant de plus en plus de gens déçus. Retraités, jeunes, chômeurs, laissés pour compte, etc.
    Récemment, une cliente dans le train m'a dit "En 2007, on vous a maudit car vous avez bloqué le pays avec 10 jours de grève, mais je me rend compte aujourd'hui que vous aviez raison !"
    Elle m'a même avoué avoir voté pour lui et le regrette car elle se rend compte qu'elle n'est plus à l'abri du chomage...

    Alors demain, dans la rue, il y aura du monde pour décider ensemble de notre avenir et ne pas les laisser faire n'importe quoi.

    Parce qu'il le faut...

    Photo: "Salle des Pendus" à Lewarde - FAB

    Pourquoi cette photo ? En souvenir de nos pères ou grand-pères mineurs, ouvriers, qui se sont battus, à une autre époque, pour leurs droits...


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