Fontaine...
Je ne boirai pas de ton eau...

Photo: Source chaude à Dax - FAB

Du haut de ces marches, j'ai vite eu la nausée.
Le vert profond de l'eau se reflétait sur mon teint morbide, malade.
Vers le bas, c'était le bazar des marches qui vous attirent.
Et vite, ma démarche se tend vers elles en s'aggripant le long de la rampe...

Rien ne va plus vite qu'une descente aux enfers.
Ici, l'envers du décor et les failles des pierres me rappelent les fers aux pieds.
Pourtant il fait beau mais rien n'est beau, tout est laid.
Ici, près du pont, mon regard à plongé. J'ai sombré...

Photo: Chateau de Nantes - FAB

Timide retour aujourd'hui...
D'ailleurs, pourquoi aujourd'hui ?

Moi même, je n'en connais pas la réponse. Je sais simplement que l'envie est là depuis longtemps mais comme à chaque fois, je ne prends pas le temps.
Je suis toujours là. En quète des mots et des photos qui viendront jalonner les jours et les publications du Glob.
Encore une fois, je me répète. Tant de choses que je souhaite exprimer, mais je n'en trouvais pas la force ou les moyens, ne trouvant pas le mot juste qui déclenchera chez moi et chez vous l'adhésion à mes principes révoltés et pourtant si logiques dans ce monde d'injustice...

Que dire de ce monde qui part en couille ?

Rien ? Non !
Il y a tant de choses à dire que je ne sais pas par où commencer. De peur de me disperser, de peur de me perdre ou de ne pas y arriver. Encore ce manque de confiance en moi alors que je sais que j'en suis capable et que je sais ce que je veux dire et faire.

Tout cela est-il pertinent ? Est-il justifié de s'en prendre à ceux qui nous emmerdent ? Oui, je le pense. Quelqu'un n'a-t-il pas écrit et dit "la liberté des uns s'arrête la où celle des autres commence".

Dans ce monde égoïste et répressif, ma liberté d'expression n'est pas morte, pas encore. Alors, il faut en profiter. Je ne sais pas pourquoi, j'ai toujours eu envie de bousculer le monde, d'y mettre mon grain de sel. Voire même, le grain de sable qui dérange les engrenages figés de nos mentalités.
Je pense que j'avais besoin de faire ce break, cette pause dans le temps pour me permettre de prendre le mien, d'observer un peu autour de moi et de revenir ici, avec des mots à dire, à écrire.
Put... c'est pas l'envie qui me manque !

Parfois l'envie de tout péter.
Parfois envie de fuir.
Parfois rien...

Mais toujours là, dans l'ombre, comme un félin, prêt à bondir pour ressurgir et tomber sur sa proie. Ma proie ?
Mes proies, devrais-je dire...

Entre autres, la "droite" injuste et fanatique du capitalisme, les cons et leur dangereux sens des priorités...
Cela devrait suffir pour l'instant.
Pour ceux qui me suivent ou pour ceux qui me découvrent, Le Glob revient...

Nos chemins sont pavés tour à tour de bonnes et de mauvaises choses...
Pendant qu' Haïti se meurt, notre président se risque à un talk-show !
La télé-réalité sarkozienne dans toute sa splendeur...
Un syndicaliste en colère bridé par J.P Pernault, une étudiante au chômage dépitée par l'optimisme du président, un PDG de PME sceptique sur le grand emprunt et sur la relance...
Bref, nos chemins sont pavés d'embûches, de mensonges et d'hypocrisie.
Et c'est l'heure de la grande messe voulue par ce maître de cérémonie qu'est Nicolas Sarkozy.
Oui, je le concède, il est un maître. Maître du mensonge et de la langue de bois, du discours décalé avec les questions qu'on lui pose !

Pauvre France...

Encore "un pansement sur une jambe cassée" !

Photo: Quai de la Loire à Orléans - FAB

Un peu plus sage chaque jour. Pas pour autant raisonnable ! Parfois désobéissant...

Il est temps de revenir sur Le Glob,  mais pour vous parler de quoi, de ces dernières sorties ? Oui, en effet.

J'y tiens.

Récemment, enfin l'an dernier, le 29 décembre 2009 pour être prècis, mon taf, chef de bord TGV, m'amène à dormir à Lyon Perrache.
Dans le TGV, le bar fermé aux clients pour absence de personnel, étale devant moi des denrées périssables, viennoiseries, et petits pains surtout.
Rageant de savoir que ces aliments plus assez bons pour les goûts de nous-autres, vont finir à la poubelle, à la benne et finir broyer, digérer  par d'autres estomacs mécaniques et  insdustriels...

Beurk, quel gâchis !
Alors que non loin de là, à Perrache, à ma fin de service , j'ai pu trouver un camion magnifiquement tagué, attirant l'oeil et le client comme pas deux.
Le camion de Médecins du Monde, éclairé, guidé et animé par quelques âmes charitables.
J'y suis arrivé avec ce Brown Bag remplie de petits pains blancs, ou au chocolat, quelques croisants aussi.

Me frayant un chemin, j'ai accosté une des bénévoles.
Je lui expliqua la démarche de mon geste.
Alors elle m'a gentiment invité à faire la distribution moi-même.

Dès le premier petit pain sorti, la nuée d'yeux qui me dévisageaient, se transforma en un agitement tentaculaire d'une vingtaine de petits bras !

Submergé, j'ai pu répartir équitablement les pains, la confiture et les bouteilles d'eau...
Oui de l'eau denrée si précieuse que l'on gaspille vous comme moi, alors qu'eux.
Ils n'en ont même pas un accès propre, hygiènique, non-pollué, régulier et quotidien.

Mais malgré les sourires et les mercis d'Elan et de Sofia, j'étais submergé par l'émotion de toute cette pauvreté et j'ai dû m'éloigner pour cacher mes larmes, larmes qui ne suffiront pas à m'enlever le goût amer laissé par l'âpre et pâteux sentiment de dégoût que m'inspire le monde tel qu'il est.

Monde de riches CoNtribuables avides de pouvoir et de "peoplelarité".
Monde gouverné par des incapables, des 3 World Company de l'Union Napoléonienne, de l'Oncle Sam et de Mr Made in China and Co.

Egoîste, individuel, ultracapitaliste  misant sur le monopole de quelques milliards de valeurs boursières yoyotés par les traders.
Honteux, dangereux, ça on le sait ! Désastreux s'il ne change pas car coûteux et ruineux.

Pour les hommes, la socité, l'Homme, la Nature... Le monde entier !
Monde ruiné aussi mais dont ces dirigeants perdurent à penser que cette idéologie inégale, meurtrière, polluante, destrustrice ne peut pas changer comme ça aussi vite que les bonnes intentions du Cos'hope and Have Green (prononcez Copenhagraine) Minority Company

Depuis longtemps, je fais mes petits trucs, un peu dans l'anonymat, sauf ce soir sur Le Glob, parfois pour ne pas attirer toute notoriété que je préfère fuir même si la communication et l'exposition ne m'effraie pas.
Dans l'anonymat aussi pour eux, pour les protéger de toute médiatisation qui risquerait de dénombreux d'autres sans-papiers, sans domiciles, etc.
Enfin d'autres comme eux moitié nomades, moitié sédentaires, bougeant leurs caravanes et leurs bardas d'une aire à une autre et que le gouvernement pourrait renvoyer à la frontière s'il cherchait à la dénombrer...

Non c'est avant tout le phénomène croissant de camps, de précaires français que je veux mettre en avant.
Mais surtout dans ces cas-là, ceux que j'ai pour l'instant vécus, des camps roms, slovaques, bugares, roumains, qui poussent un peu partout dans les espaces semi naturels (à côté de la cité où au bord de l'autoroute) encore vierges d'urbanisations.

Des enfants vivent là dans des conditions inimaginables !!!

C'en est trop pour moi,

il faut que j'agisse, que j'agite tout ça pour que ça bouge.
Pour que l'on arrête de regarder ces campements juste en passant vus du train...
Non, pour que l'on ouvre les yeux aussi sur ces gens là, immigrants, immigrés, réfugiés climato-politiques, délocalisés, chassés, pas désirés dans leur pays, mais pas ici non plus...

Facile de prendre des bulldozers et des forces de l'ordre !
Pour en voir revenir combien qui n'ont pas le choix...

Opposons leur la générosité, l'intelligence, l'audace ou la folie de revendiquer un monde de solidarité, de liberté et de partage.

Paix et Solidarité pour le monde.

Merci
Fab